Entretien avec Céline Charrier : d’un cabinet d’avocats d’affaires au domaine du Mont Verrier.
Découvrez le parcours de Céline Charrier, ancienne secrétaire générale dans un cabinet d'avocats, devenue responsable export au domaine du Mont Verrier. Découvrez sa reconversion professionnelle dans le monde riche des vins.
Vous êtes responsable export au domaine du Mont Verrier, mais le vin n’est pas votre premier métier. Comment vous êtes-vous retrouvée dans cette nouvelle vie ?
J'étais secrétaire générale d’un gros cabinet d’affaires à Lyon. À titre personnel, j’avais toujours été très intéressée par le vin. J’avais des amis qui s’y connaissaient, on faisait des dégustations, j’adorais ça. Et puis le cabinet d’affaires a été racheté, j’ai perdu mon poste. À 45 ans, je me suis dit que j’avais envie de faire un métier plus en phase avec mes aspirations personnelles. L'un des associés du cabinet avait un domaine viticole en Beaujolais. Le pari fou a été de me dire : pourquoi ne pas tenter de développer ce domaine ? C'est comme ça que tout a commencé.
Pourquoi avoir choisi l'École des Vins et Spiritueux pour vous former ? Quelle formation avez-vous suivie ?
J’ai recherché des formations à Lyon et j’ai vu que l’EVS en proposait. J'ai commencé par l'initiation au vin, qui est vraiment le b.a.-ba. J’étais ravie. J'ai validé ce niveau 1 et dans la foulée, j'ai fait mon Wine & Spirit Education Trust (WSET) niveau 2. J’ai continué avec WSET niveau 3 et je n'ai pas regretté.
Qu’est-ce qui vous a le plus marquée concernant cette formation ?
Elle m’a énormément apporté ! Ça a été essentiel pour pouvoir vraiment échanger sur les vins. Cette formation m’a par exemple permis de définir la gamme du domaine avec l’œnologue. Ça m’a permis d’imaginer et façonner le profil organoleptique des vins du domaine avec lui. Quand j’ai commencé, on avait seulement trois cuvées. Aujourd’hui, on en a treize !
Et puis, lors des salons internationaux comme Vinexpo Explorer ou Wine Paris, je peux échanger avec des acheteurs du monde entier. La plupart ont également le WSET niveau 3. On parle tous le même « langage » du vin. Avoir fait le WSET niveau 3 m'a vraiment permis de me sentir à l'aise et d'être prise au sérieux dans ce milieu.
Pourquoi avoir ensuite souhaité obtenir le titre de French Wine Ambassador ?
Je me suis rendu compte qu'il y avait encore un manque dans ma connaissance des vins français. Le WSET couvre les vins du monde entier. Le French Wine Ambassador est l’équivalent, mais uniquement pour la France. Le French Wine Ambassador m'a permis de vraiment entrer dans le détail des spécifications de vinification, des terroirs et des cépages en France. Ça a été un travail intense, mais passionnant.
En quoi ce titre de French Wine Ambassador vous est utile au quotidien ?
Il me permet d'avoir une crédibilité beaucoup plus forte auprès de mes clients. Je peux parler avec aisance de tous les vins, pas seulement ceux que je commercialise. Si je fais des dégustations avec des personnes qui viennent d'Alsace ou de Bourgogne par exemple, je suis très à l'aise pour parler de ces vins-là aussi. Ça me rend plus crédible. Je ne suis pas juste une commerciale lambda, je suis une spécialiste du vin.
Un souvenir marquant de cette formation vous revient-il en tête ?
Oui, je me souviens d’une dégustation à l’aveugle. Je devais identifier un vin rouge. J'étais partagée entre un fleurie et un bourgogne. On plaisantait souvent sur les beaujolais, et je me disais : « Non, ils n'ont pas mis un fleurie ! » J'ai hésité, tout effacé pour finalement remettre pinot noir. Et c'était un fleurie... Sachant que je travaille dans un domaine qui en produit !
Qu'est-ce que cela implique d'être à Lyon quand on travaille dans le monde du vin ?
Lyon, c'est génial, parce qu'on est entouré de deux grands vignobles aux univers complètement différents : le Beaujolais et la vallée du Rhône. Il y a une vraie culture viticole ici, surtout avec la gastronomie lyonnaise. C’est un cadre fantastique pour travailler dans le vin.
Pour finir, une adresse coup de cœur à Lyon ?
J'ai plusieurs adresses en tête, mais il y en a une que j'aime particulièrement. C’est le B.L.O (Butcher + Love = Orgasm). Ils proposent d’excellentes pièces de viande, à la façon argentine, mais surtout, ils ont une sommelière topissime, qui conseille d’excellents mariages avec les plats. C'est assez rare de trouver cela dans un bistrot. C’est au 37 rue de la Charité, dans le deuxième arrondissement à Lyon