Whisky Français : Tout Savoir sur la Production de Whisky en France
La France, l’autre pays du whisky
Si la France est le premier pays consommateur de whisky au monde, il a fallu attendre les années 80 pour que le premier malt produit dans l’Hexagone soit commercialisé. Depuis, le nombre de distilleries installées sur notre territoire ne cesse de se développer, mais c’est surtout grâce à sa diversité et à sa qualité que le whisky de France a conquis les amateurs.
Un peu d’histoire sur le whisky de France
La distillerie bretonne Warenghem, qui produit les whiskies Armorik à Lannion, a ouvert la voie en se lançant dans l’aventure du whisky en 1983 et en dévoilant le blend WB en 1987.
La distillerie des Menhirs, installée en Bretagne elle aussi, à Plomelin, où elle élabore les whiskies Eddu, suit le même chemin en 1998.
Au tournant du XXIe siècle, cinq autres distilleries de whisky sont inaugurées sur le territoire français : Glann Ar Mor à Larmor Pleubian, en Bretagne toujours ; Holl et Lehmann en Alsace, la première à Ribeauvillé et la seconde à Obernai ; la distillerie Claeyssens à Wambrechies, dans le Nord-Pas-de-Calais, et la distillerie Mavela qui produit les whiskies P&M à Aléria, en Corse.
Si tout a commencé dans les années 80 en Bretagne, on produit désormais du malt dans quasiment toutes les régions françaises.
Le saviez-vous ?
Depuis janvier 2015, les whiskies bretons et alsaciens bénéficient d’une Indication géographique protégée (IGP).
En 2017, l’Hexagone s’est doté d’un décret imposant que seules les eaux-de-vie issues d’orge maltée ayant vieilli au moins trois ans en fûts peuvent revendiquer la mention « single malt ».
État des lieux du whisky français
En comparaison aux trois siècles d’histoire du whisky écossais, on peut dire que la France connaît un retard certain en matière de malt… Mais, depuis une dizaine d’années, le whisky « made in France » connaît un développement spectaculaire. Désormais, l’Hexagone fait d’ailleurs partie du top 5 des nations qui comptent le plus de producteurs. Aujourd’hui, notre pays compte :
- 99 distilleries de whisky en activité, dont 56 ont déjà commercialisé au moins un whisky
- 50 affineurs/embouteilleurs
- 115 marques de whisky français
- En 2020, 2 000 000 litres d’alcool pur ont été produits
- L’an passé, 1 100 000 bouteilles de whisky français ont été commercialisées
(source : Fédération du whisky de France)
Le saviez-vous ?
La création, en 2016, de la Fédération du whisky de France réunissant la grande majorité des producteurs, prouve que la filière s’organise. Elle souhaite d’ailleurs mettre en place une réglementation établissant que pour pouvoir revendiquer l’appellation « whisky français », le whisky doit être brassé, fermenté, distillé et élevé en France.
Whisky français : Une production très artisanale
Le grand nombre d’acteurs qui se consacrent à l’élaboration de malt sur notre territoirene doit pas faire oublier que l’une des particularités du whisky français est la petite taille de ses distilleries. Warenghem et Rozelieures, les deux plus importantes, produisent moins de 200 000 litres d’alcool pur par an lorsque les « petites » distilleries artisanales écossaises distillent au moins le double. Pour rappel, les Écossais produisent 1,2 milliard de bouteilles de whisky chaque année…
Si cette production en quantités limitées peut être un frein au développement du whisky français, notamment à l’export, elle a tout de même un avantage, celui de répondre à la tendance actuelle du « craft ». D’autant que les producteurs français ont tendance à privilégier les circuits courts et à miser sur la transparence et la traçabilité.
À noter également : 30 % des adhérents de la Fédération du whisky de France sont déjà en bio à l’image du Domaine des Hautes Glaces installé dans les Alpes françaises.
Distiller du whisky en France : Une diversité unique
La spécificité du whisky français, c’est sa grande diversité.
- Côté distillerie :
Certaines distilleries historiques ont diversifié leur activité comme Lhemann à Obernai, Bertrand à Uberach ou Meyer à Hohwarth.
Des brasseries se sont lancées dans la distillation comme Rouget de Lisle à Bletterans ou Ninkasi près de Lyon.
Il y a aussi des créations pures comme la Distillerie de Paris dans la capitale ou Moon Harbour à Bordeaux. - Côté matière première :
Dans l’Hexagone, on ne distille pas seulement de l’orge. La distillerie des Menhirs, par exemple, élabore également des whiskies à partir de sarrasin et la distillerie Monsieur Balthazar distille aussi du maïs. - Côté distillation :
Les distilleries françaises de whisky ne sont pas toutes équipées des mêmes types d’alambic. Pour élaborer leurs malts, certaines ont d’ailleurs jeté leur dévolu sur des alambics charentais initialement destinés à la production de cognac. - Côté vieillissement :
Dans les chais des distilleries françaises de whisky, il est également question de diversité. Si les fûts de chêne sont bien sûr au rendez-vous, on y trouve aussi des fûts d’acacia ou de châtaignier. Les anciens fûts de vin sont également privilégiés par de nombreux producteurs.
Un savoir-faire ancestral dans la distillation
Même si son histoire est encore jeune, le whisky français bénéficie du savoir-faire ancestral hexagonal hérité des producteurs historiques de cognac, d’armagnac ou encore de calvados que ce soit en matière de distillation, de vieillissement ou d’assemblage.
Et il ne faut, bien sûr, pas oublier que l’Hexagone est un grand producteur d’orge.
Autant d’atouts qui font de la France une vraie terre de whisky.
Cécile Fortis. Septembre 2021.