L'histoire du vin à travers les âges
Le vin est un produit et une boisson ancienne dont l’histoire remonte à la naissance de l’agriculture. Au fil des siècles et des millénaires, il a évolué et s’est transformé jusqu’à prendre la forme d’aujourd’hui. Le vin n’a ainsi pas toujours revêtu le même aspect social et culturel ni la forme gustative qu’aujourd’hui.
De l’Égypte jusqu’aux colonies du Nouveau Monde, en passant par la Rome Antique et la France du Moyen-Âge, la culture du raisin et de la vigne a évolué pas à pas pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Vous souhaitez en apprendre plus sur cette boisson millénaire ? Découvrez son histoire dans cet article :
Le premier vin de l’Humanité
Il y a 8000 ans, les hommes produisaient, stockaient, consommaient et échangeaient déjà du vin dans les régions montagneuses du Proche-Orient, quelque part entre le Taurus, en Turquie orientale actuelle, le Caucase méridional et les monts Zagros, au nord-ouest de l’Iran.
Le vin a traversé les plus grandes civilisations de l’Antiquité. Originaire du nord du Croissant fertile, la vigne cultivée progresse vers le sud pour atteindre la vallée jordanienne vers -4000, l’Égypte et la Mésopotamie vers -3000, la Grèce vers -2500.
Le vin des Égyptiens
L’existence de vins authentiquement égyptiens est attestée vers -3300. Des fresques funéraires égyptiennes révèlent l’ensemble des opérations de vinification et offrent les premières iconographies de la culture de la vigne. Comme en Mésopotamie, le vin reste réservé à une élite. Il est présent lors des festins ou des rituels funéraires. Les Égyptiens connaissent les vins blancs, rosés et rouges, et semblent avoir une préférence pour les vins doux.
L’apport des Grecs
Le vin est un élément central de l’identité culturelle des Grecs. Les poèmes d’Homère, notamment L’Iliade et L’Odyssée, nous renseignent sur les grandes régions viticoles.
Les vignobles s’organisent pour perfectionner la production : terrasses, murets, sites de vinification avec fouloir, pressoirs et caves.
Le vin se boit en groupe, et entre hommes, particulièrement lors des banquets. Le vin est mélangé avec de l’eau, parfois additionnée d’épices.
Dès le Ve siècle avant J.-C., les cités-États réglementent le commerce, normalisant les amphores sur lesquelles elles font apposer leurs sceaux.
Dionysos et Bacchus
Les Grecs honoraient avec beaucoup de ferveur la divinité du vin, Dionysos, qui devint Bacchus chez les Romains. Au début du printemps, la cité d’Athènes organisait notamment des cérémonies somptueuses pendant lesquelles les jarres de vin nouveau étaient ouvertes, et surtout lors des Grandes Dionysies, représentations dramatiques à l’origine du théâtre.
Le vin des Romains
Les Romains ont enrichi le savoir-faire de leurs prédécesseurs grecs. On trouve les premiers traités d’agronomie dans lesquels il est recommandé de privilégier des terres bien drainées, bien exposées, de préférer les coteaux, de tailler la vigne. Pline écrit : « Tout ce que l’on ôte au bois, on le donne au fruit. ».
Les Romains ont étendu la vigne au-delà du monde méditerranéen : les grappes progressent au même rythme que leurs conquêtes. L’expertise romaine va servir à tous les vignerons jusqu’à la fin du Moyen-Âge.
Le Moyen-Âge
Après l’effondrement de l’Empire romain, la vigne se replie autour des villes ou des établissements religieux. La survie et la diffusion de la viticulture en Occident doivent beaucoup au christianisme. Les moines ont joué un rôle essentiel dans son essor.
Pour limiter les frais de transport, les vignobles se développent à proximité des cités – là où le vin est consommé – et des axes de communication, terrestres, mais surtout fluviaux ou maritimes. À partir du XIe siècle, les grands marchés se trouvant au nord de l’Europe, les vignobles méditerranéens s’effacent.
L’influence des Hollandais
Les XVIIe et XVIIIe siècles voient émerger en Europe de grands vignobles et des vins plus fins. De nouveaux styles de vins, tels que le champagne, les vins liquoreux et les vins fortifiés apparaissent.
L’influence des Hollandais, en tant que négociants, est considérable sur la viticulture européenne. C’est le triomphe des eaux-de-vie et des vins doux. Se conservant très bien, les eaux-de-vie deviennent les boissons préférées des marins et servent également à fortifier les vins, qui résistent ainsi beaucoup mieux au transport et à l’oxydation.
L’essor des vins
Des « vins de Champagne » au « champagne effervescent » : jusqu’à la deuxième moitié du XVIIe siècle, il s’agissait de vin sans bulles, légèrement rosé. Le champagne effervescent devient à la mode après 1715. Son prix le réserve pendant très longtemps à un cercle de privilégiés.
Les nouveaux crus bordelais
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, devant la concurrence des vins puissants de la péninsule ibérique, les Bordelais misent sur la qualité et changent le style de leur vin. Aux vins rouges un peu clairs (les clairets) se substituent des vins à la robe sombre, des vins de propriétés, conçus pour la garde, qui s’identifient à leur cru.
Haut-Brion est le premier vin de Bordeaux, dans les Graves, à s’être fait un nom, dès 1663.
L’essor des crus bourguignons
La Bourgogne a connu une lente promotion de ses vins, différente des révolutions connues en Champagne et dans le Bordelais. Les terroirs de la Côte-d’Or, les plus réputés à côté de Chablis, ont été façonnés par les moines depuis le XIIe siècle. C’est au XVIIIe siècle qu’est établi l’inventaire des régions viticoles et de leurs climats. À la même époque, les premiers négociants- éleveurs, tels que Champy (en 1720) et Bouchard (1731), fondent leur maison.
Les premiers vignobles du Nouveau Monde
À partir du XVIe siècle, les Européens développent la culture de la vigne et du vin dans leurs colonies. En Amérique du Sud, l’implantation de la vigne suit de très près les voyages de Christophe Colomb. En Californie, le premier vin est produit en 1769 par un père franciscain. La plus belle réussite revient aux Hollandais avec leurs vignes plantées au Cap en Afrique du Sud dès le XVIIe siècle.
La production de vin de nos jours
De nos jours, la production de vin s’est particulièrement modernisée pour répondre à la demande, devenue internationale. La tendance mondiale est ainsi à la rationalisation des exploitations viticoles. Mais des exploitants continuent à entretenir des traditions sur des parcelles ou vignobles moins étendus.
Le vin en France : appellations et investissements
En France, on observe cependant un fort intérêt chez les investisseurs étrangers pour les grands domaines viticoles, dont les propriétés les plus prestigieuses s’arrachent au meilleur prix. Parmi ses grands domaines français, on compte ainsi la Bourgogne, le Bordelais, la Vallée du Rhône, le Languedoc Roussillon, la Champagne ou encore la Vallée de la Loire. Si vous voulez étendre vos connaissance, il existe des cours d’oenologie permettant de connaître les différents vins et appellations.
De nombreuses appellations d’origine contrôlée permettent aujourd’hui de protéger et de conserver des terroirs mais aussi des grands crus. Chaque appellation (AOC, IGP) a ainsi développé un cahier des charges qui lui est propre. Chaque zone viticole n'aura jamais les mêmes caractéristiques qu’une autre grâce notamment aux savoir-faire des viticulteurs et aux cépages différents. Et la France est l’une des championnes dans ce domaine des vins d’appellation d’origine contrôlée !
La consommation du vin à travers le monde
Le commerce du vin a également pris une carrure internationale. Ce produit a ainsi définitivement un caractère mondial, avec une importation et exportation de masse des bouteilles des différents terroirs et régions viticoles. La France est le premier exportateur mondial en valeur, devant l’Italie, généralement première en volume.
Dix pays consomment 70% des volumes produits mondialement : les États-Unis, la France et l’Italie en forment généralement le podium, mais la Chine les rattrape. 40% des vins consommés sont également importés. Le vin n’est donc plus un produit ancré surtout localement comme par le passé, mais circule activement entre les pays. Industrialisation, appellations, internationalisation, le vin est aujourd’hui un produit phare, vecteur d’innovations, mais aussi de traditions.
Les vins les plus consommés à notre époque
Comme évoqué précédemment, les vins s’exportent désormais énormément. On observe aujourd’hui que les vins les plus consommés sont principalement des vins français, italiens et espagnols. Les chiffres et les classements varient évidemment en fonction des années. Mais le vin n’est pas qu’un produit dont la production est cantonnée à l’Europe et son terroir. États-Unis, Argentine ou Afrique du Sud suivent généralement dans les classements, même s’ils n’atteignent pas des volumes similaires aux trois grands producteurs européens.
Pour les types de vins, on remarque que la majorité des vins produits sont des vins tranquilles. Parmi eux, 55 % sont des vins rouges, 26 % des vins blancs et 19 % des vins rosés. Ces chiffres varient en fonction des années, mais le vin rouge demeure malgré tout le principal type de vin consommé dans le monde. Cela s’explique notamment par sa facilité à s’accorder avec la viande et d’autres mets de table. En plus d’être associés à la gastronomie, les vins rouges sont également vus comme des produits bons pour la santé (à consommer avec modération !).
Les grands vins rouges sont également mis davantage sur le devant de la scène, comparativement aux vins blancs. Mais les vins blancs et les vins rosés gagnent également en popularité au fil des années, le vin devenant de plus en plus un produit festif ou d’apéritif. Se développe également l’oenotourisme et les dégustations qui permettent aux amateurs de découvrir des vins de pays bien différents.