L’École du Vin pour promouvoir le vignoble français.
Interview avec Martin Lhuillier, chef de produit œnotourisme chez Atout France, un secteur en plein essor.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Passionné de vin depuis toujours, ce n’est que par la voie détournée que je suis arrivé à allier cette thématique à celle du tourisme. Issu du marketing touristique et après une formation spécialisée dans la gestion de destinations touristiques au sein de l’IAE Savoie Mont-Blanc et d’un institut espagnol, j’ai eu l’opportunité de partir outre-manche pour travailler chez un tour-opérateur.
C’est à Londres que j’ai rejoint Atout France, l’agence de développement touristique de la France, en tant que responsable du marketing digital sur les marchés britanniques et irlandais.
Quatre ans plus tard, lorsqu’on me proposait de rejoindre le siège parisien pour prendre la tête de la filière œnotourisme, je n’ai pas hésité très longtemps. Après six années à ce poste je ne peux que mesurer l’essor et l’engouement pour cette thématique.
Quelle est votre mission au sein de l’Agence de développement touristique de la France ?
Atout France contribue au renforcement de l’attractivité de la destination France et à la compétitivité de ses entreprises, filières et destinations. Pour ma part je m’occupe de l’œnotourisme, filière identifiée comme stratégique pour l’attractivité de nos territoires. Mes missions s’organisent autour de trois grands axes : l’observation et la connaissance des marchés, la structuration de l’offre œnotouristique française, sa promotion et sa commercialisation sur les marchés étrangers.
Pourquoi avez-vous choisi l’École du Vin et en quoi la formation à l’École du Vin vous aide dans votre projet professionnel ?
J’ai eu la chance de faire la connaissance d’Olivier Thiénot au cours de mes activités professionnelles et j’ai tout de suite accroché avec sa vision, à savoir rendre accessible cet univers du vin si impressionnant pour les néophytes sans pour autant lui enlever sa complexité et sa part de magie. De mon côté j’avais un véritable besoin de consolider mes acquis en matière d’œnologie et de les valoriser par une formation certifiante reconnue à l’international.
Quels sont vos futurs projets ?
Sur le plan professionnel, à la suite des premières Assises nationales de l’œnotourisme que nous avons organisées, nous lançons de grandes initiatives en faveur du développement de l’œnotourisme en France.
Sont à prévoir notamment, une vaste étude sur la réalité de l’œnotourisme français aussi bien du côté de l’offre que de la demande, l’accroissement de la présence du label Vignobles & Découvertes sur le territoire national, l’organisation du plus grand salon dédié aux prescripteurs œnotouristiques internationaux (Destination Vignobles) et la montée en puissance de l’écosystème visitfrenchwine.com qui s’appuie sur des partenariats importants avec des influenceurs étrangers, notamment américains.
Sur le plan personnel j’aimerais passer le niveau 4 du WSET et continuer à perfectionner mes connaissances des différents vins et spiritueux des quatres coins monde.
Quelles idées, quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent réussir des projets œnotouristiques ?
Il y aurait de quoi disserter pendant des heures mais le conseil le plus utile que l’on puisse donner serait de bien définir en amont l’objectif de toute démarche œnotouristique.
Mon projet doit-il permettre de vendre plus de bouteilles et mieux (sans intermédiaires) ? S’agit-il plutôt de générer des recettes complémentaires à la vente de vin ? Ou bien est-ce plutôt un moyen de participer à la construction d’une image de marque, de revendiquer une juste rémunération pour mon métier de vigneron et de valoriser des savoir-faire ?
A l’image du travail du vinificateur, l’opérateur œnotouristique est amené à effectuer un certain nombre de choix stratégiques qui vont définir les caractéristiques de son offre. Bien définir l’objectif de la démarche en amont c’est s’assurer de la cohérence de ces choix avec l’ambition de départ et éviter toute désillusion.